Diminutions improvisées sur des motets de Palestrina

L'esprit du programme est de montrer les différentes facettes possible de la restitution de la musique polyphonique à la fin de la Renaissance en Italie.
Ce programme, connecté au projet de recherche de la HEM de Genève, vise à renouveler notre vision de cette musique.
De nombreuses sources (Zacconi, Zenobbi) attestent que le "canto semplice" n'est autre qu'une manière élégante de chanter, qui incluent nécessairement "grossi, tremoli, accenti, esclamationni", et ce dans l'exécution de la musique polyphonique.
Ce point remet en cause l'opposition par trop tranchée, semble-t-il entre la prima pratiqua et la seconda pratiqua et ce stil nuovo qui naît autour de 1600.
Malgré le terme, il semble que prima pratiqua et seconda pratiqua soient des manières d'écrire avant d'être des manières de faire.
Ainsi notre conception d'une musique polyphonique (la prima pratiqua) sans ornements ni affects, mais dotée éventuellement de diminutions (dont la place, la quantité reste à évaluer) semble décalée par rapport à la réalité historique.
Le canto semplice s'oppose en partie au canto passagiato et ces deux termes et pratiques disparaîtront effectivement avec la transformation du style d'église.
Les compositeurs (comme Monteverdi) écriront de plus en plus les quelques diminutions nécessaires: resteront les ornements d'usage à ajouter.
À la fin du 16ième siècle, Ercole Botrigari, Zarlino et bien d'autres s'élèveront contre les pratiques abusives de la diminutions.
Il semble que chanteurs et instrumentistes s'en donnait à coeur- joie à tel point que le texte musical de base était méconnaissable.
Ce programme est un panorama des pratiques d'improvisations, d'ornementation et de diminutions en vigueur autour de 1600 dans la musique de Palestrina, en allant du canto semplice au canto passagiato collectif décrié par Ercole Botrigari.